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Inspiration
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tives font peur. C’est bien, d’un côté, quand il s’agit de la plaque
brûlante d’une cuisinière. Mais, d’un autre côté, la peur bloque
aussi notre pensée et la créativité. Quand on apprend sous la
peur, on ressent toujours aussi les sentiments négatifs qui y
sont liés quand on se rappelle plus tard ce qu’on a appris.
Pour les émotions positives, c’est exactement l’inverse. Elles
aussi assurent des effets d’apprentissage particulièrement ra-
pides. Mais quand on apprend avec plaisir, ça libère des hor-
mones du bonheur. Elles font en sorte qu’apprendre devienne
une belle expérience car, en apprenant, nous sommes positive-
ment surpris par nous-même. Quand on apprend avec joie, on
aime apprendre et on peut plus facilement utiliser ce que l’on a
appris à des fins créatives.
À propos de la matière grise : est-ce vrai que la capacité
d’apprentissage diminue avec l’âge ?
Spitzer :
Oui, et beaucoup plus que ce qu’en disent la plupart
des manuels de cours. La vitesse de modification des synapses
passe de 100 % dans l’enfance à 10 % à 20 ans, – soit une
baisse quand même assez brutale. Mais ce n’est pas un inconvé-
nient. Du point de vue du développement, en effet, notre cer-
veau doit faire au départ des progrès très grands et très rapides
dans l’apprentissage pour nous permettre de survivre dans
notre environnement. Pour s’adapter parfaitement aux condi-
tions extérieures, il lui faut par contre du temps et beaucoup
de petits progrès. C’est pourquoi ce n’est pas bête que les per-
sonnes âgées apprennent plus lentement. Il faut que ce soit
comme ça. Et encore une chose est intéressante : quand on sait
beaucoup de choses, on peut continuer à apprendre jusqu’à un
âge avancé, car le cerveau comporte déjà les structures aux-
quelles peut se rattacher facilement le nouveau savoir. Quand
on parle déjà six langues, pas besoin de changer toutes les sy-
napses pour en apprendre une de plus. Vous voyez par là que
notre cerveau fonctionne comme un carton à chaussures para-
doxal : plus il y a de choses dedans, plus on peut encore en faire
rentrer.
Que fait au juste un homme aussi occupé que vous dans ses
loisirs ?
Spitzer :
Ce soir, par exemple, je répète avec mon orchestre,
dans lequel je joue de la batterie – pas bien, mais avec plaisir.
Nous donnons aussi de temps en temps des concerts. En tapant
« Braintertainers » sur YouTube, vous pourrez voir comment
nous faisons de la musique. Par ailleurs, je fais régulièrement
du jogging. Une fois par semaine, je fais mon pain moi-même.
J’ai un moulin, je mouds mon grain, et puis il y a aussi mes six
enfants – comme vous voyez, je ne m’ennuie jamais.
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